Wednesday, December 20, 2006

La clairière de mon rêve



Il doit se passer quelque chose de magique à Saintes. Je ne sais pas exactement quoi. Peut-être qu’il y a un sorcier au fond d’une clairière qui fabrique une potion magique en faisant fondre les disques de Joanna Newsom, Cocorosie et Devendra Banhart avec des fraises des bois et des mûres et qui la déverse ensuite dans la rivière qui passe à Saintes et dans laquelle tous les habitants s’abreuvent. Parce que le nombre de groupes formidables qui émergent de Saintes me paraît phénoménal comparé à la taille de sa population. Pour ne prendre que quelques exemples : Frànçois, Ladybird, Uncle Jelly Fish… Pour évoquer ces derniers, pensez à une petite troupe avec une fée et des lutins qui joueraient un tas d’instruments et avec un petit renard qui chanterait. Un renard à la voix absolument envoûtante, quelque chose que vous n’avez jamais entendu ailleurs. Une voix qui ne pourrait être produite que par un breuvage magique plein d’herbes aux noms à rallonge et qu’on ne trouverait que sur une petite colline connue par quelques initiés. Uncle Jelly Fish c’est une petite bande d’indie kids passionnés de musique, capables de jouer n’importe quoi, mais toujours de façon poétique et magique. Leur morceau Wake up bird est une des plus chouettes chansons que j’ai pu entendre cette année.

Uncle Jelly Fish - Wake Up Bird
Uncle Jelly Fish - Out Of Season
Uncle Jelly Fish - Aviary

Ils seront en concert vendredi soir à Bordeaux à l’Heretic dans le cadre de la soirée Total Heaven, venez avec des bouts de bois et des guitares acoustiques, on fera un petit feu au milieu de la salle et on chantera tous ensemble Bad news from the stars.

Saturday, December 16, 2006

Lost Child of Shannon Wright


Photo : Jérémy

C’était une soirée classique au Freebutt : on était venu pour le groupe tête d’affiche (Bat for Lashes en l’occurrence ce soir-là) sans connaître les premières parties. Pour tout avouer, je n’ai aucun souvenir du tout premier groupe… Mais la deuxième à se produire fut Rose Kemp : une fille qui débarquait toute seule de Bristol avec sa guitare électrique. Encore un clone de PJ Harvey ? C’est ce que je me suis dit au début et puis après quelques morceaux, elle a posé sa guitare sur le rebord de la scène et est venue se mêler à la foule. On était pas très nombreux, les gens étaient pour la plupart au bar, il y avait ce brouhaha habituel. Elle était là, seule au milieu des spectateurs qui s’étaient un peu écartés, peut-être parce qu’ils pressentaient que ce qui allait se passer serait fort. Rose Kemp s’est mise à chanter un morceau a capella et même si ça peut sembler facile, il y avait une telle puissance et une telle émotion à ce moment-là que ça a cloué pas mal de gens. J’avais un peu le moral au fond des converses ce jour-là et je le regrette vraiment parce que j’ai l’impression que je n’ai pas su apprécier à 100% la valeur de cette performance. Et puis, elle est remontée sur scène, a repris sa guitare et là je me suis souvenu de cette conversation de l’été précédent. C’était pendant un après-midi de festival, on bavardait avec des amis pendant que les groupes faisaient leurs balances et un garçon est arrivé et a dit « hey, vous savez que Shannon Wright est enceinte ? ». Je me rappelle qu’on s’était alors tous dit « oulala un gosse de Shannon Wright, je me demande bien ce que ça donnerait ! ». Je pense que ça donne Rose Kemp, une mini-version anglaise de Shannon Wright qui arrive à développer la même puissance et rage salvatrice dans des morceaux somptueux. L’album de Rose Kemp sort en janvier sur One Little Indian et déjà pour toi, trois morceaux de l’album dont le single Violence qui est le genre de morceau que tu peux lancer sur My Space en te disant « tiens, je vais voir ce que ça donne pendant que j’écris ce mail » mais qui te scotche sur place et t’empêche de faire quoi que ce soit d’autre.

Rose Kemp - Violence
Rose Kemp - Morning Music
Rose Kemp - Little One

Quand j’étais allée voir Frànçois à Bristol, il était à la recherche de fourrures de yetis pour tourner un clip mais il ne m’en avait pas dit plus. Il s’avère que c’était pour le clip de Rose Kemp et comme d’habitude avec les films de Frànçois et Rozi Plain (dont on parlera très bientôt ici) c’est formidablement réussi : à voir ici.

Thursday, December 14, 2006

I <3 leather and bad taste



Ce jeudi soir, The Horrors feront leur première apparition sur le sol français à l'occasion des Transmusicales de Rennes. Toujours à l'affût des tendances à venir, l'équipe de Black Candy au complet s'était rendue au Core Club au mois de mars pour The Do - la meilleure expérience clubbing de Brighton - afin d'assister à la performance du quintet londonien, six mois avant que le début de la hype. Sans doute bercés au son des compilations Nuggets dans un garage ou une crypte mal famée, plus énervés que les Cramps et les B52's et aussi bas de plafond que les Ramones, The Horrors sont les petits frères imbéciles des Eighties Matchbox B-line Disaster et gaaaaaaa...

...Ouais on s'est bien amusé à Brighton, on est allé à The Do, c'était génial! Y'avait un groupe de fous furieux, The Horrors, le guitariste attaquait avec son manche de guitare les mecs qui voulaient aller aux chiottes derrière la scène, le chanteur traversait le club à grandes enjambées, et ils étaient tous plus maigres que moi, effrayant! Ils passent à Rennes ce soir? C'est dingue qu'ils soient même pas morts depuis six mois, ils doivent manger un grain de riz cru par jour! A eux cinq! En tout cas on s'est trop éclatés, et p...

... The Horrors, ouais, je connais. Nan mais bon, j'ai vu ça y'a six mois, je sais pas ce qu'ils deviennent maintenant... Aux Trans, bon, c'est tout vu, ça va être le micro phénomène de l'année comme Messer Chups en 2005... sauf que The Horrors sont bons. Etaient bons. Ca a plus de six mois, quoi.

[…]

Bien. Après ce flot d'imbécillité indomptable, deux ou trois mots sérieux: The Horrors, c'est effectivement très bien. Plutôt que de lire mes conneries, écoutez donc ceci:

The Horrors - Death At The Chapel

The Horrors - Sheena Is A Parasite

The Horrors - Excellent Choice

Et ils joueront aux Transmusicales de Rennes le jeudi 7 décembre, ne les manquez pas. Quoi? C'ETAIT LA SEMAINE DERNIERE?!?

Tuesday, December 05, 2006

Sometimes, it's nice to hate birds


Photo : Cécile

Quand les Cocoon ont demandé aux gens par l'intermédiaire de leur page My Space de leur envoyer des photos qui pourraient bien représenter leurs chansons, je leur ai envoyé celle-ci. Parce qu’elle représente pour moi la solitude nécessaire du indie kid : prendre son mini-disc, son casque et aller se poser sur la plage de Brighton. Et penser à cette fille qui nous a brisé le cœur. Mais pourtant ça fait un moment, on a moins envie de pleurer, on a juste comme un besoin d’entretenir la déprime. Mais en même temps, Cocoon rend la déprime douce, même agréable et nous conduit dans cet état paradoxal de déprime-heureuse. Cocoon c’est deux jeunes gens qui ont l’air d’avoir tout juste le bac et qui sont bourrés de talent. Le mot « chou » semble avoir été inventé pour décrire leur musique, bien que celle-ci ne se limite pas seulement à cela. Ça parle de chupa chups, d’oiseaux qu’on se met à détester et de filles pas si faciles à oublier bien-sûr. Cocoon c’est comme faire un calin à son chat près du feu : doux et chaleureux. Ce groupe vous rendra heureux.

Cocoon - Chupee (Demo Version)
Cocoon - Take Off
Cocoon - On My Way

Les Cocoon ont été sélectionnés pour l’édition 2007 du CQFD des Inrocks, j’ai déjà mes favoris… Leur premier EP intitulé I Hate Birds (ces gens-là seraient-ils allés au ATP ?) est indispensable.
Merci à Jérémie pour son aide pour les mp3s.