Sunday, April 27, 2008

Happy birthday


Dessin : Chamo

Les anniversaires c’est bien. Enfin, surtout quand on a des amis de qualité.
Des amis de qualité qui vous font de délicieuses fêtes moustache.
Des amis de qualité qui ont bon goût.
Des amis de qualité qui vous font des posts blog d’amour.
Des amis de qualité qui vous offrent de bons disques et vous font découvrir d’excellentes choses.


Atlas Sound – Recent Bedroom

Atlas Sound – River Card

Atlas Sound – Bite Marks


Atlas Sound, c’est le projet solo du chanteur des fabuleux Deerhunter et c’est le cadeau parfait à offrir à tes amis de qualité pour leurs anniversaires.

Merci les copinous.

Atlas Sound est en tournée en France en première partie d’Animal Collective.

23/05 – Strasbourg, Laiterie
24/05 – Paris, Alhambra Theatre
25/05 – Lille, Grand Mix
26/05 – Bordeaux, Krakatoa

A lire également, le blog de Deerhunter/Atlas Sound où tu pourras télécharger plein de morceaux inédits et des mixtapes à base de Beat Happening. Des mixtapes de qualité, donc.

Tuesday, April 08, 2008

L'Observatoire des Noms de Groupes vous présente les tendances 2008



[Nous retranscrivons ici une causerie du Professeur Avec Desvaches, de l'Observatoire des Noms de Groupes]

Gambergeons un instant vous et moi sur un phénomène ignoré. Si les rockologues patentés ressortent de manière cyclique - au gré du manque d'inspiration - la lourde thèse intitulée "le rock est mort" (accompagnée de ses variantes : la pop est morte, le punk est mort, le metal est mort, le ska festif a toujours été mort, Georges Pompidou aussi) il s'en trouve peu pour se pencher sur un aspect préoccupant de notre culture populaire contemporaine. Pas l'allitération en P de la phrase précédente, absolument fortuite, non, plus grave: les noms de groupes sont morts.


La grande crise

La grande crise semble remonter aux années 90. L'apparition de Limp Bizkit fut révélatrice du désastre : pour en être réduit à de telles extrémités dans le cadre d'un projet visant ouvertement à équiper chaque teenager occidental d'un CD et d'un sweat-capuche, il fallait que la situation fût désespérée. Outre l'aspect musical (honteux), le choix d'un tel nom de groupe signalait à la face du monde que voilà, c'était fini, tous les noms de groupes valables avaient été épuisés.
(Facteur aggravant: Fred Durst et ses comparses étaient sans doute bien trop cons pour penser à un nom correct. Mais ne nous attardons pas sur leur cas, les soldeurs ont déjà bien du mal avec eux.)

Face à la pénurie nominale, les jeunes groupes de l'aube du troisième millénaire eurent le réflexe réactionnaire de revenir à la mode des années 60 : les noms de groupes en The (je vous épargne la liste, elle est longue comme the bras). Parallèlement, on les vit faire de la musique en The, adopter des looks en The, porter des fringues en The et des chaussures en The.
[Le Professeur Avec Desvaches lorgne alors dans la salle une fille portant des Converses.]


Où en est-on aujourd'hui?

- Le The ne se porte plus si bien et les noms en Poney sont tellement 2007 (Poney Express, Pony Up, Poni Hoax, Poney Club, New Young Poney Club, Poney Poney, Pony Pony Run Run...)

- Les groupes en Fuck semblent connaître un frémissement que nous qualifierons de pré-buzz, pas encore assez établi pour viser le mainstream. Preuve en est, mon cobaye et néanmoins ami Sylvain a d'abord cru que Fuck Buttons était un poisson d'avril destiné à le ridiculiser à la billetterie du Virgin de Strasbourg. De fait, la guichetière le voyant le même jour retirer une place pour Holy Fuck et en demander une pour Fuck Buttons s'est foutu de sa gueule, le croyant soit pervers, soit atteint du syndrome de La Tourette.
[Note de Black Candy : deux excellents groupes.]

La vraie tendance 2008 semble être la répétition, la double répétition voire le triplement. L'explication tient peut-être à l'épuisement des noms simples. On notera évidemment les précurseurs historiques Talk Talk ou The The (à la fois groupe en The ultime et antécédents aux groupes à répétition actuels) mais les occurrences sont nombreuses, particulièrement en France. Nous avons déjà mentionné Poney Poney et Poney Poney Run Run (également au palmarès des groupes à poney, nous les qualifierons donc de groupes de transition). Ajoutons Imbert Imbert, Zombie Zombie, Hey Hey My My...


Pour illustrer notre propos

Non, pas illustrer comme ça, illustrer par l'exemple, enfin!

Voici donc Clara Clara. Clara Clara n'est pas exactement un groupe de l'année, leur première démo datant de 2004, mais nous ne laisserons pas ces vétilles saborder notre belle théorie. Clara Clara n'est de toute façon pas un groupe d'une rigueur extrême: groove bancal, enregistrement brut, on ne les prendra pas au sérieux. Alors tant qu'à faire vaciller la raison, autant que ce soit dans une salle de concert. Où là, en revanche, c'est une autre histoire. Basse saturée, batterie lourde, clavier cheap, tout ça est assez furieusement dansant, un peu comme si Black Sabbath avait décidé de se passer d'Ozzy pour jouer des musiques de jeux vidéo.

[Note de Black Candy: le professeur Avec Desvaches a toujours été notoirement incapable de décrire un groupe, ce qui ne s'est pas arrangé avec l'âge et la surdité. Il vous est donc fortement conseillé de vous forger une opinion par vous-même.

Clara Clara - Nous Les Plus Que Respectons

Clara Clara – Les Pleins Succès

Clara Clara joue ce soir au Point Ephémère]


Que nous réserve l'avenir?

Au rythme où se créent les groupes, il y a fort à parier que les groupes à répétition épuiseront rapidement les ressources naturelles nominal. A l’horizon 2010, on peut parier sur la mode du triplement, déjà présentie chez des artistes undergröund comme Duran Duran Duran (ébauchons là une théorie misanthrope dont nous ferons le thème d’une prochaine causerie : l'ironie des avant-gardistes est l'opium des suiveurs imbéciles). Aussi, en tenant compte du frémissement du Fuck, nous ne saurions trop suggérer aux plus avisés d'entre vous de se ruer au plus vite sur le nom Fuck Fuck Fuck, quitte à devoir former un groupe pour l'occasion. Pour les arrangements financiers relatif à ce conseil stratégique, veuillez me contacter en privé. Merci.

Thursday, April 03, 2008

On n'a jamais revu Giscard



"Vous êtes bizarre, Monsieur Deville."

Elle me dit ça d'un ton charmant et à ces mots je reconnais déjà le procédé facile, attirer l'attention en commençant son texte au milieu d'un dialogue, j'imagine déjà ton air effondré, cher lecteur ô combien tu sais... Tu vas te dire que ça y est, il recommence, toujours la même structure, il va nous balancer une histoire sans rapport avec le sujet à part dans son cerveau tordu, sans doute un truc sentimental et à moitié imaginaire vu qu'on n'a jamais rien de concret, de croustillant, il y a aura probablement une fille et des Converses ensanglantées qui dansent sur le bar, peut-être un crâne qui explose, ça devient une habitude, puis une transition hasardeuse et trois lignes expédiées sur un groupe inconnu, il y a aura un commentaire élogieux de MrMeuble et Lyle sera "pas convaincu", je peux le faire aussi, tiens je me lance, une image à la con et un titre pourri

Les poils et moi, une grande histoire de désamour

Roland Barthes et son éléphant étaient sur le cours de tennis. Comme à son habitude, Roland renvoyait la balle avec flegme en sirotant son thé, assis à sa table au milieu d'un carré de service, tandis que l'éléphant s'essoufflait à courir à droite et à gauche.

L'éléphant est mauvais perdant, c'est connu. Il se plaint de la terre battue, aurait préféré de l'herbe. Il dit de l'arbitre en haut de sa chaise, "oh, il n'a pas trop les pieds sur terre". "Elle", corrige Roland. L'arbitre est une blonde qui enduit ses énormes seins d'autobronzant. L'éléphant jette un oeil gêné. "Ah oui", dit-il. Sa trompe rougit un peu.


STOOOOOOOP !

Je souhaite reprendre le contrôle de cet article, c'est n'importe quoi. A-t-on besoin de digressions pachydermiques pour présenter de Sexy Sushi, l'arlésienne de l'electro-trash à la Nantaise? Non. Je vous le dis en vérité, non, alors arrêtez vos conneries. C'est pas la peine d'en rajouter, ils s'en chargent très bien tout seuls. Sexy Sushi, c'est le genre de groupe qui transforme une chambre d'étudiant modèle à Brighton en dancefloor hystérique, sans prévenir. Enfin disons une chambre d'étudiant déviant. Bon, voilà, c'est de la musique de déviants. De l'autoproclamée "makina pute pour cascadeur", à quoi pouvait-on s'attendre?

Mitch Silver et Rebekka Warrior torchent des comptines ironiques et déviantes, délibérément outrancières au point d'ouvrir des abîmes de perplexités à coups de pic à glace dans le chignon, pop au sens le plus fulgurant du terme. Ou alors complètement trash. Une expertise s'imposait sur leur santé mentale, il fallait donc que je les vois sur scène.

Je les ai traqués longtemps. Ils semblaient jouer avec mes nerfs. D'abord des concerts annoncés et annulés dans la foulée, des dates à l'autre bout de la France, puis l'implosion de leur myspace probablement due à des effets secondaires cosmiques ingérables, puis l'annonce de la cryogénisation du groupe lors d'un dernier concert à Nantes... Rebekka Warrior allait-elle s'évaporer dans la nature sans livrer son secret?

Et puis il y eut une piste au moment où j'allais renoncer, une autre identité, et enfin une nuit dans un bar de Pigalle. En sortant des toilettes vers deux heures du matin, alors que j'allais tituber vers la porte, je me trouvais soudain face à elle. Rebekka Warrior. Je posai alors la question qui hantait mon esprit depuis si longtemps.

"- C'est quoi cette histoire de cryonégi... crroyoni... crrrr..."

Il était bien trop tard pour prononcer ce mot. Allais-je échouer si près du but? Non. Elle m'apprit alors que le Sushi n'était pas mort et que, pourvu d'une nouvelle clavicule, il reprendrait sa mission de confusion des esprits et d'agitation corporelle. C'est ainsi que je me trainai chez moi, confiant dans un avenir radieux. Comme quoi il n'est pas nécessaire d'affabuler à chaque fois, parce que cette anecdote est rigoureusement authentique. Un an plus tard, Sexy Sushi remonte sur scène ce samedi à Glaz'art.

Alors oui, j'admets, je suis bizarre. Je n'ai jamais mangé de sushis.


Sexy Sushi - Sex Appeal

Sexy Sushi - Riquita Tsoin Tsoin

Sexy Sushi - Et Alors

On triche un peu pour ne mettre que trois morceaux mais vous devez aussi impérativement télécharger Hibernatus sur leur site (cherchez un peu, on va pas non plus vous mâcher le boulot, qu'est-ce que vous croyez?)

Sexy Sushi en live:
- le 5 avril à Paris (Glaz'art)
- le 10 mai à Genève (Le Zoo)
- le 16 mai à Nantes (Bleeding Fest)
- le 31 mai à Augsburg (Kerosin Club)
- le 27 juin à Liège (The Factory)


__________________________________

Les moins parigots d'entre vous (voire les plus bordelais) pourront se consoler de rater le concert de samedi en allant faire la bringue au Saint Ex où Cécile et Hianta passeront des disques. Ce sera très bien aussi.