Sunday, September 21, 2008

La neurochirurgie, c'est fun




On voudrait pouvoir échapper aux clichés. On voudrait pouvoir éviter ces petits grumeaux verbeux rebutants, pouvoir tartiner quelques lignes sur un groupe japonais sans avoir à gérer au mieux notre petit bagage lexical pour savoir où on placera les mots "barré", tordu", "déjanté", "malade" et tutti quanti (non, ce n'est pas du japonais).

Oui mais qu'y puis-je ? Est-ce ma faute si "groupe japonais barré" semble être une locution aussi figée que "pays du soleil levant" ? Je cherche encore l'oxymore, le "groupe japonais normal". Il y en a forcément, j'imagine. Enfin je suppose. Il faudrait aller au Japon pour se rendre compte, et demander à l'autochtone ensardiné dans son métro de nous faire écouter le truc le plus banal qui soit, le quelconque, l'acratopège. Le fait est que les groupes japonais que j'ai eu l'occasion de voir sont tous frappés, sans exception. Melt Banana, Merzbow, Guitar Wolf, Acid Mothers Temple, [...] ? Je ne suis jamais sorti de la salle en ayant l'impression d'avoir vu des gens normaux. Les plus raisonnables étaient encore 54 Nude Honeys, un quatuor de garage punkettes hurlantes, (très peu) vêtues de vinyle et de bas résille. Ca situe le niveau des plus beaux spécimens. Certaines études ont révélé que de nombreux billets en circulation dans des portefeuilles au dessus de tout soupçon portaient des traces de cocaïne. Je pense qu'il serait temps d'inspecter les tétines de biberons japonais. Après tout, les scientifiques en sont bien à expertiser des poils de yéti, ils devraient bien trouver le temps d'analyser les japonais, non ? C'est beaucoup plus facile à capturer, le japonais, c'est docile et pas contrariant, et il y en a suffisamment pour se permettre tous les tests imaginables, y compris les plus farfelus – donc les plus drôles. Et si jamais ils protestent, je leur rappellerais finement qu'on a toujours l'arme atomique.

Voilà, je viens de me mettre à dos un pays de plus de cent millions d'habitants. Pardonnez-moi ce manque de subtilité, ce n'est qu'une vague diversion avant l'enfonçage de porte béante qui va suivre. Si je veux parler de Polysics, je vais difficilement pouvoir faire autrement. Et manque de bol, j'ai envie de parler de Polysics. Qui est donc, si vous avez tout suivi, un groupe japonais. Taré.

Ils ont peut-être voulu faire les choses normalement, va savoir, reprendre à peu près là où Devo s'est arrêté, la new wave, le punk, les combinaisons colorées. En Europe, ce serait peut-être les Hives. Mais ils sont japonais, que voulez-vous... Ca donne ça : du "pogo punk technicolor" braillé en Anglais défaillant, en Japonais ou en n'importe quoi, des zigouigouis de synthés crétins qui tombent comme un poil de yéti dans le biberon.

Polysics – Plus Chicker

Polysics – Peach Pie On The Beach

Même quand ils reprennent un morceau "normal"...

Polysics – My Sharona


On pourra me dire que c'est finalement convenu d'aller voir des "groupes japonais barrés", certes. Mais sinon ? Payer un tarif exorbitant pour voir Assume Ton Oedipe à Bercy, ça vous semble anticonformiste ? (Ah, pardon, on me signale que c'est Nique Ta Mère. Je me disais aussi, Assume Ton Oedipe est encore très mal accepté dans les beaux quartiers.) Et la question n'est pas là. Polysics, c'est bruyant et joyeusement crétin, et c'est tout ce qu'on leur demande. Vous n'allez pas leur reprocher d'être japonais, quand même ?!


Polysics est en pleine tournée française :

- le 22 septembre à Paris (dans ma Maroquinerie adorée)
- le 24 septembre au Havre (Cabaret Electrique)
- le 25 septembre à Rennes (Antipode)
- le 26 septembre à Bordeaux (Son'Art)
- le 27 septembre à Marseille (festival Marsatac)

- et le 28 septembre à Londres (ouais, on annonce les concerts londoniens, maintenant).

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