Monday, February 26, 2007

A l'arrache



Ecrire un texte sur Jason Webley, au début je me disais que ce serait assez simple. "Un peu de qui - quoi - où - quand, une ou deux anecdotes et basta, tu vas pas trop te fouler"... Mais plus j'y pense, moins ça me paraît vraisemblable, comme histoire.

Jason Webley est à l'accordéon ce qu'Indiana Jones est à l'archéologie. Et pas seulement pour le chapeau. C'est le même genre de double vie: quand il est chez lui à Seattle, Jason Webley enregistre des albums bien écrits, avec des arrangements recherchés, baignés dans la tradition américaine déglinguée dont Tom Waits est le grand représentant. Et puis il part en tournée. Et là ça vire à l'aventure autour du monde comme une course folle.

Jason Webley voyage simplement avec son accordéon, sa guitare, et une bouteille de vodka remplie de pièces de monnaie de tous les pays qui lui sert de maracas. Il est toujours vêtu d'un pantalon de toile hors d'age et coiffé d'un chapeau usé sur ses cheveux en bataille. Ses voyages semblent toujours au bord de l'improvisation, entre les concerts déplacés, reportés - tout dépend de qui veut bien l'accueillir. Il n'est pas rare qu'il envoie des mails pour signaler qu'il a un soir de libre et qu'il peut jouer n'importe où (salle, club, école, prison, appartement...) ou qu'il ne sait pas où dormir deux jours plus tard.

Peu importe, il s'en sort toujours. Même quand il se retrouve dans un club extrêmement louche à Moscou, même quand il se fait voler son laptop dans le métro de Prague, juste avant de dîner avec un des hommes les plus riches du pays. Même quand il donne un concert à Paris avec un accordéon cassé - ce qui est embêtant, pour un accordéoniste - accordéon qu'il fera revisser sur scène le lendemain par un membre du public tout en jouant un morceau à la guitare. On voudrait inventer un personnage de film ou un héros de roman, on ne ferait pas mieux. Jason Webley a le charisme et le sens de l'improvisation qui permettent de se sortir de n'importe quelle situation, et de se mettre n'importe quel public dans la poche, n'importe où dans le monde. Personne ne peut rester insensible à sa manière de jouer avec les réactions de la salle, à son sens de la narration, et surtout à sa voix rocailleuse et ses chansons imparables, que ce soit des rugissements en martelant la scène à grands coups de talons ou des ballades à vous fendre le coeur. On en ressort émerveillé.

Il n'y aurait plus qu'à proposer quelques morceaux aux plus sceptiques d'entre vous, mais nous aussi on fait les choses de manière un peu bancale. Impossible d'uploader les mp3s. Bon. Pendant qu'on va se renseigner pour voir si on peut toucher une pension d'invalidité, vous pouvez visiter la page MySpace de Jason Webley, revenir un peu plus tard quand on aura résolu le problème ou simplement me croire sur parole et aller le voir en concert (je serais vous, je ferais ça) :

- Lundi 26 février au Peanuts (Montpellier)
- Mardi 27 février à l'Inca (Bordeaux)
- Mercredi 28 février au Trabendo (Paris) en première partie de Regina Spektor (sold out)
- Jeudi 1er mars au Studio de l'Ermitage (Paris)

Et si vous chantez assez fort sur The Drinking Song, une inconnue vous paiera sans doute une bière. (Merci Marie)

PS. Aaaaah, enfin les mp3s...

Jason Webley - The Graveyard

Jason Webley - Last Song

Jason Webley - Drinking Song

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