Thursday, October 25, 2007

Une certaine idée de la fumisterie



Il faut bien l'avouer, nous sommes de grands malades. D'ailleurs je dis nous pour parler de moi, ce qui commence plutôt bien, mais je pourrais aussi évoquer collectivement le petit peuple des concerts, tous ces gens qui se rongeraient les ongles jusqu'à la clavicule s'ils ne trouvaient rien à aller voir pendant une semaine. Sauf que ça n'arrive jamais: ce genre d'individu tient à jour un agenda où s'empilent parfois trois ou quatre concerts immanquables le même soir. Et rien ne peut les arrêter. Même pas une grève des trains - deux heures et demi de vélo pour aller voir Godspeed You Black Emperor en 2003. Quand je dis rien... Vous voulez un exemple, au hasard? L'an dernier, juste après un infarctus cérébral, un de mes meilleurs amis s'était esquivé de son hôpital contre l'avis de ses médecins pour aller voir Bumcello et Birdy Nam Nam à la Cigale. Respect, mec. "On est vraiment tarés, non?", me demande-t-il souvent. Oui, Sylvain. Déjà avant l'infarctus, alors maintenant...

Hier soir, je méditais dans mon boudoir au coin de la cheminée - non, pas du tout en fait - je comptais le nombre de concerts vus depuis le début de l'année et... non, je ne donnerai pas le résultat, ce serait traumatisant. Je n'ai même pas voulu calculer le budget total, c’est un truc à faire pâlir la caisse noire de l'UIMM au point que David Douillet n’en voudrait même plus comme pièce jaune.

Subséquemment, on traque aussi l'invitation, on grappille le bon plan gratuit, on chacalifie tout ce qui traîne, certes, mais c'est pour la bonne cause. La Culture, messieurs les jurés. J'avais même écrit une sorte de mini guide de l'incruste pour une amie à Milan - sachant que je n'ai jamais mis les pieds à Milan, c'était assez saugrenu, mais on n'en est plus à ça près. Je suis plus calé sur les astuces parisiennes. Je tiens donc à remercier ici un de mes sponsors officieux, Radio Campus Paris. A force de demander des invitations et de recevoir les mails de confirmation d'Eugénie, je suis un récidiviste totalement repéré. Cela dit, je ne fais ça que pour des groupes que j'ai vraiment envie de voir. (Oui, j'essaye de jouer le mec digne.)

Sauf que là, l'occasion fait le larron (et toc, un proverbe). En voyant des places à gagner pour le concert de Pony Up, ma première réaction fut "oh mon Dieu et Jésus en cadeau bonux, encore un nom de groupe avec "Pony"! Qu'est-ce qu'ils ont tous avec ces foutus poneys?! La conspiration continue, il faut vraiment lancer une enquête..." N'écoutant que ma paranoïa, j'ai lu l'article pour essayer de comprendre pourquoi cette horde de poneys me cernait de tous côtés, pourquoi ils m'en voulaient à ce point, qu'est-ce que je leur ai fait, moi? C'est eux, les forces du mal!

Bon, première constatation, ce ne sont pas VRAIMENT des poneys, c'est un groupe de filles. Je me sens déjà mieux. Oh, c'est un groupe indie pop qui parle d'amours tristes. Cool, il faut que j'écoute ça. Hop, myspace. Et ô joie! On dirait une heureuse rencontre entre le versant le plus pop d'Electrelane et Au Revoir Simone qui jouerait sur des instruments en bois. Donc j'aime. Donc je veux les voir. C'est beau, le web 2.0, vous découvrez quasiment en même temps que moi. J'y perds vachement en crédibilité du mec qui connaît tout avant tout le monde mais ce sont, euh... les aléas du direct?

Pony Up – The Truth About Cats and Dogs (is that they die)

Pony Up – The Best Offence

Pony Up – What’s Free Is Yours

What's free is yours... L'univers est étrangement cohérent. Pony Up sera donc en concert samedi au Café de la Danse puis en tournée en Angleterre.

2 Comments:

Blogger Barz Diskiant said...

Pour lire des chroniques comme celle-ci, je veux bien patienter encore des mois mon cher Primus.

Tu es rare ici, mais toujours aussi cher.

4:18 AM  
Blogger Primus said...

Merci Barz, tu es bon comme la chantilly sur les fraises.

N'empêche que j'ai même pas eu mon invitation, avec ça...

1:43 PM  

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